
Le gouvernement italien a frappé un grand coup en interdisant brutalement la commercialisation des fleurs de chanvre, mettant ainsi en péril un secteur évalué à près de 2 milliards d’euros et menaçant directement plus de 22 000 emplois.
Après plusieurs mois d’incertitudes, l’interdiction a été officialisée via un décret-loi, permettant au gouvernement d’éviter tout débat parlementaire et d’accélérer la mise en application de la mesure dans l’ensemble du pays.
Désormais, toute fleur de chanvre, peu importe son taux de THC, est considérée comme illégale. Cette décision plonge immédiatement des milliers d’entrepreneurs du chanvre dans l’illégalité.
L’association Canapa Sativa Italia a vivement réagi :
« Avec cette règle, le gouvernement ne régule pas un secteur, il détruit une filière économique, anéantit des années d'investissements et risque d'entraîner la faillite de plus de 3 000 entreprises ainsi que la perte de 30 000 emplois. »
🔎 Que s’est-il passé exactement ?
Tout a commencé le 31 juillet 2024, lorsque les commissions parlementaires italiennes des Affaires constitutionnelles et de la Justice ont validé un amendement (l’article 18 du projet de loi sur la sécurité). Cet amendement reclassait toutes les fleurs de cannabis – y compris celles issues du chanvre industriel avec un taux de THC inférieur à la limite européenne – comme des produits illégaux assimilés aux stupéfiants.
Pour accélérer l’entrée en vigueur de cette interdiction, le gouvernement a activé une procédure d’urgence par décret, court-circuitant ainsi les voies parlementaires classiques.
🚨 Quelles conséquences immédiates ?
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Interdiction totale des fleurs de chanvre, même celles respectant la réglementation européenne sur le taux de THC.
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Criminalisation soudaine de milliers d'entrepreneurs et de commerces spécialisés dans le CBD.
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Effondrement économique possible pour un secteur florissant qui comptait sur le développement légal du chanvre pour dynamiser l’agriculture et l’économie locales.
⚖️ Quels recours possibles ?
Des recours juridiques restent envisageables, notamment devant les tribunaux italiens ou la Cour de justice de l'Union européenne. À l'échelle européenne, la libre circulation des marchandises est un principe fondamental, et le CBD avait déjà été reconnu comme non stupéfiant par la CJUE en 2020 dans l'affaire "Kanavape".
Néanmoins, l’impact immédiat est dramatique pour les acteurs du secteur, qui doivent faire face à une interdiction soudaine et extrêmement stricte.